les étoiles errantes

Invité

amédée
dix-huit constellations

rocky (golden centuries)

les ongles, les doigts, les mains.
tout tachés, tachés d'encre. l'encre qui disparaît dans la nuit,
comme moi, comme toi, comme lui.
l'encre qui s'efface,
qui s'envole, qui se dilue dans la mer.
comme moi.

allo! à l'eau!
le temps passe, moi je continue à m'enfoncer,
plus profond sous l'eau,
sous l'atmosphère, balancé par les courants.
plus je tombe,
et plus je m'éloigne des étoiles.

maman elle le sait pas,
que moi je passe mes nuits dans ce petit bateau,
maman elle le sait pas,
que des fois je saute des repas,
et que le soir je rentre pas à la maison,
elle le sait pas,
que la nuit, à travers les cris, les crises
je chuchotais des poèmes aux étoiles.

moi, j'aimerais pouvoir dire,
que mon coeur il est en diamant, pas en pierre,
parce qu'il est dur, il me griffe de l'intérieur.
sauf que le diamant, c'est beau, ça brille,
alors moi ce que j'ai dans la poitrine,
c'est en diamant en toc.

et il est tard,
et le soleil s'est caché, la lune s'est réveillée,
et pendant que je fais des métaphores bidons dans ma tête,
et les mots sur ma feuille s'envolent,
et se brouillent devant mes yeux,
et il s'échappent de ma mémoire.

« amédée, qu'est-ce que c'est que ça? »
cris. pleurs.
« encore un zéro ? »
c'est pas ma faute maman,
c'est pas la tienne non plus.

riz thé. (obscu)rité.
dans ma tête, il fait noir,
noir comme ces nuits,
quand les étoiles ont décidé de snobber le ciel terrestre,
et qu'il fait sombre,
tellement noir que quand je mets ma main devant moi,
je la vois pas.