APPELS AU SECOURS : 30 DEPUIS LE : 19/02/2015
| Sujet: CONTEXTE Jeu 19 Fév - 20:14 | |
| On aurait bien voulu partir, nous. On aurait bien voulu voir ce qu’il y avait au bout de l’horizon, derrière les nuages, derrière le soleil qui se couche. Ils nous ont laissés là et sont partis avec les bateaux. Ils nous ont laissés là et tout ce qu’ils nous ont légué c’est une plage balayée par les vents, une mer trop froide pour pouvoir s’y baigner, une mer trop grise, jamais bleue, même pas verte. Tout ce qu’ils nous ont laissé c’est des pubs noirs, noirs de crasse, noirs de tristesse, noirs de pétrole, noirs noirs noirs.
Alors on s’assied là, sur la digue et nos jambes se balancent dans le vide. Certains y fument et jettent leurs cigarettes dans la mer. Ils racontent que de toute façon on s’en fout parce que même les poissons sont partis. Mais tous les jours on s’arrête là, une heure ou deux. On a le soleil dans le visage et on attend. On attend le jour où les marins reviendront, les pêcheurs, les capitaines de vaisseaux.
Il y en a une qui passe ses journées ici. Elle dit qu’elle écoute les baleines chanter.
On discute, on rigole, on rêve un peu aussi. On plisse les yeux, on calcule le nombre de kilomètres entre la digue et l’horizon. On a jamais trouvé. Pourtant Tom il en a fait, des calculs. Mais les nombres étaient toujours tellement grands.
Peut-être qu’un jour on arrivera à en construire un, de bateau. On collera des bouts d’épave ensemble, comme sur les maquettes. On fera des voiles avec nos vieux tee-shirts. On naviguera jusqu’à derrière l’horizon les nuages le soleil qui se couche. |
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